burn-out27 septembre 2021Sortir du burnout grâce aux neurosciences

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Comprendre le burnout pour en sortir

Pourquoi un burn-out ? Pourquoi moi ? C’est quoi un burn-out ? Comprendre et sortir du burnout.

Un peu de théorieHistoire de la notion de burnout

La burn-out ou épuisement est régulièrement appelé maladie du siècle. Il s’avère en réalité que cela existe depuis toujours. En effet, la littérature plus ou moins ancienne regorge de récits décrivant ce qui aujourd’hui serait nommé un burn-out. Ainsi de la bible avec la grande fatigue du prophète Elie à Shakespeare, en passant par Thomas Mann ou encore Graham Greene (« A burnout case » en 1960) l’état d’épuisement est décrit.

Le burn-out serait une maladie psychologique. Toutefois en 2021 date de l’écriture de cet article, ce phénomène d’épuisement n’est pas reconnue par l’OMS comme pathologie. La classification des maladies psychiatriques DSM ne reconnaît pas non plus le burn-out. Idem pour la liste des maladies professionnelles de l’assurance maladie en France. 

Le phénomène est pourtant décrit dans la littérature médicale depuis 1959 par Claude Veil. Et en 1971 Herbert Freudenberger fait naître le terme de « burn-out ». Christina Maslach décrit les stades du phénomène en 1981. Ce n’est donc pas nouveau comme concept dans le milieu professionnel comme médical.

Les chiffres du burnout professionnel

Les chiffres sont vertigineux lorsqu’il s’agit de faire le point sur le stress et le mal-être au travail, c’est à dire les précurseurs du burnout.

En 2014, le cabinet Technologia estimait que 3 million de personnes en France était à risque de faire un burnout. A noter que ce chiffre a été minimisé par la Fédération des Intervenants des Risques Psychosociaux (FIRPS) qui estime le chiffre à cette époque autour de 500 000 personnes.

En septembre 2021, suite à la crise sanitaire, un sondage d’OpinionWay indique que 49% des salariés déclarent être en détresse psychologique.

Les arrêts maladies pour dépression et stress au travail ont doublé durant la crise sanitaire. Alors que d’après une étude de l’Institut Sapiens en 2018, 2/3 des arrêts maladies étaient déjà attribué aux conditions de travail, pour un coût de 72 000 milliards d’euros par an !

De façon étonnante, 89% des entreprises déclarent limiter leur intervention sur le sujet en se contentant de se conformer à la réglementation minimal.

Les différents burnout

Le burn-out peut se produire dans de multiples domaines : parental, professionnel, sportifs, autistique. Le bore-out ressemble également au burn-out même si les causes ne vont pas être les mêmes.

Parlons de la cause du burnout : le stress L'origine du stress

Le stress est avant tout notre ami.

C’est une réaction physiologique liée à la survie. Un court circuit se produit dans le cerveau permettant au corps de réagir rapidement face à un danger. L’information du danger déclenche immédiatement la production d’hormone pour permettre de fuir ou bien combattre le danger avant même que le préfrontal (le cerveau conscient) soit informé. Ce mécanisme de survie est très utile lorsque l’on se retrouve face à un ours au milieu de la montagne.

En revanche, le mécanisme devient obsolète et handicapant lorsqu’il se produit au quotidien. On estime aujourd’hui que le stress est le plus souvent dû à un besoin de reconnaissance. Ce qui est logique si l’on suit les théories notamment de l’analyse transactionnelle. Un enfant a besoin de ses parents pour survivre. Le nourrisson va donc développer des stratégies pour se sentir aimé et reconnu par ses parents. C’est son mécanisme de survie à lui. En grandissant, les adultes n’ont plus besoin de leurs parents pour survivre (sauf cas exceptionnel de handicap), cependant ces mécanismes de survie sont toujours activés. Le cerveau du bébé qui a associé la manque de reconnaissance à un risque de mort va devenir de façon totalement inconsciente un adulte anxieux à l’idée de ne pas recevoir de reconnaissance, notamment dans le cadre du travail.

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Bon stress vs mauvais stress

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Le stress est un bon mécanisme en ce qu’il est là pour nous aider à survivre.

Il est également utile pour permettre d’être performant. C’est une source de motivation pour se mettre dans l’action. La libération de certaines hormones permet également d’augmenter sa force, son endurance, la résistance à la douleur. Le stress est considéré comme positif par de nombreux sportifs puisqu’il leur permet d’augmenter leur performance.

Le stress devient négatif lorsque l’excès cause la panique et la perte de moyen (mauvaise coordination, problème de concentration et de mémoire).

L’absence de stress total peut être négatif également en ce qu’il pousse à l’inverse à l’oisiveté. Par absence de motivation, l’implication sera réduite au minimum et la performance sera alors également au minimum voir en contre-performance.

Au travail, une absence de stimulation et l’ennui vont aboutir à un bore-out ce qui est tout aussi néfaste pour le corps et l’esprit qu’un burn-out.

Les signaux de stress

Émotionnels : anxiété, irritabilité, colère, agacement, saut d'humeur.
Physiques : palpitation, difficulté respiratoire, douleur, trouble digestif, sommeil non réparateur, difficulté d'endormissement, trouble de la sexualité.
Cognitifs : difficulté à se concentrer, trouble de la mémoire, diminution performance intellectuelle, hyper vigilance.
Comportementales : agressivité, hyperactivité, repli sur soi, trouble alimentaire, addiction, compulsion.
Motivationnels : désengagement dans le travail, se sentir pris au piège, dévalorisation.

Comprendre le burnout - concrètement comment on en arrive là ?Comprendre le burnout grâce aux neurosciences

En 1997, Maslach et Leiter distinguent 3 critères pour définir l’état de burnout. L’épuisement se constitue de trois événements : vous vous sentez chroniquement épuisé; vous devenez cynique et vous détachez de votre travail; et vous vous sentez de plus en plus inefficace dans votre job. Le burn-out naît d’un excès de stress engendrant un état de fatigue chronique, des troubles de l’humeur et une dévalorisation de soi. 

Mais comment ça se matérialise exactement dans le cerveau ? 

En cas de danger, l’amygdale, la petite partie du cerveau en forme d’amande, envoi des signaux d’alarme, aux glandes surrénales pour produire la cortisol et l’adrénaline. Ces hormones permettent au corps de répondre en combattant ou fuyant le danger. Lorsque le « danger » est permanent, les glandes surrénales s’épuisent après des mois parfois des années de stress au point de ne plus fonctionner correctement. Si les glandes surrénales sont déficientes totalement, l’être humain meurt.

Ainsi, lorsqu’à force de stress chronique le corps notamment les glandes surrénales s’épuisent, alors par mécanisme de survie le corps va opérer un « shutdown » comme un « court-circuitage » pour éviter la mort. Il bug afin de se soustraire au stress permanent. C’est pour cette raison qu’un jour le corps ne répond plus aux consignes du cerveau. Qu’il devient impossible de se lever un matin. Qu’on s’endort au volant de la voiture. Qu’on s’effondre dans le couloir au bureau.

Le corps épuisé par les réactions au stress chronique s’immobilise, se soustrait à la situation de stress pour se protéger – comme un coupe-circuit.

Maslach a inventé en 1981 un test internationalement reconnu permettant de savoir si une personne est en burnout. Le MBI, Maslach Burnout Inventory. 

Comprendre les 3 stades du burnout

  • Etape 1 – Alarme : signaux d’hyperstress.
  • Etape 2 – Résistance : lutte pour repousser le mal-être avec souvent phase euphorique avec regain d’énergie avant l’effondrement.
  • Etape 3 – Épuisement : perte d’énergie, tonus, cynisme, déconnection émotionnelle, perte de sentiment d’accomplissement, perte de sens.

Comme un homard que l’on mettrait dans une casserole d’eau froide pour le faire cuir.  Le homard s’endort dans l’eau chaude avant qu’elle ne devient bouillante le tuant à petit feu. De la même façon, les personnes faisant un burnout se font très souvent surprendre. Lorsqu’elle se rendent compte de leur état d’épuisement il est souvent trop tard, elles ont déjà atteint le stade de l’épuisement.

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Sortir du burnout - les causes & les solutions

Les facteurs externes : l'environnement

  • Objectif démesuré.
  • Charge de travail / charge mentale. 
  • Absence d’autonomie.
  • Absence de reconnaissance de soutien d empathie. 
  • Conflit de valeur.
  • Communication interpersonnelle défaillante. 
  • Mauvais management. 
  • Insécurité au travail.
  • Condition matériel / manque de moyens. 
  • Isolement. 

Les solutions à l'échelle de l'entreprise

La prévention des risques psychosociaux passe par la formation des managers ainsi qu’un changement de culture dans l’entreprise avec :

  • de l’autonomie au travail. 
  • une régulation de la charge de travail.
  • un équilibre pro / perso. 
  • une variété dans les activités. 
  • un sens à l’activité. 
  • une équité entre les salariés.
  • des relations respectueuses, bienveillantes, empathiques. 
  • des formations régulières pour les salariés.
  • des feedback réguliers et bien formulés. 
  • un management sain : communication et motivation adaptée aux salariés. 

Les facteurs internes : la personnalité

  • Perfectionnisme. 
  • Difficulté à déléguer. 
  • Contrôlant. 
  • Surinvestissement. 
  • Besoin de reconnaissance. 
  • Ne sait pas mettre de limite / dire non. 
  • Fait passer les autres avant. 
  • Doute de sa valeur / pas à la hauteur / syndrome de l’imposteur qui pousse à travailler plus. 
  • Blessures d’injustice, de trahison, d’humiliation.
  • Fonctionnement cérébral atypique (HPI, zèbre, surdoué, multi potentiel).

Les solutions à l'échelle de l'individu.e

Eviter de s’épuiser au travail en changeant de perception du travail ainsi que de positionnement, notamment avec :

  • un équilibre vie privé / vie pro.
  • prendre du temps pour soi. 
  • se mettre en premier (notamment son bien-être en écoutant ses besoins).
  • savoir mettre des limites / dire non aux autres.
  • de la pratique d’une activité physique ou sportive régulière.
  • faire de la relaxation, des massages, 
  • bien dormir. 
  • bien manger / équilibré. 
  • la pratique de loisirs régulière.
  • une attitude positive.
  • l’entretien d’un réseau social.
  • des appuies et soutiens affectifs.

Il n’est pas évident d’accepter de se remettre en question en prenant sa part de responsabilité dans son état d’épuisement. Cependant cette prise de conscience est essentielle pour sortir d’un rôle de victimisation et s’engager dans un processus volontaire de guérison. Pour être accompagné dans la démarche, j’ai crée la Maison Papillon, gîte de ressourcement dans le Lot-et-Garonne dans le Sud de la France. Pour plus d’info c’est par ici.

Pour reprendre le contrôle de sa vie en suivant mes 7 conseils pour sortir du burnout.

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